La typographie est l’art d’assembler des caractères mobiles afin de créer des mots et des phrases. Cette technique d’imprimerie a été mise au point vers 1440 par Gutenberg, qui n’a pas inventé l’imprimerie à caractères mobiles mais les caractères en plomb.
Les caractères typographiques sont réunis en catégories — à empattements (comme le Times), sans empattements (comme l’Helvetica), fantaisie, etc. — puis en familles de caractères (garalde, humane, mécane, etc.) puis en fontes (Helvetica, Caslon, Times New Roman, Arial) corps, graisses (gras, italique, etc.). Du temps du plomb, ils étaient distribués dans des tiroirs à cases appelés casses. Chaque case s’appelle le cassetin. Depuis l’ère de l’informatique ce sont des fontes numériques.
L’utilisation des caractères typographiques dans un but artistique est ancienne ; elle a été renouvelée à la fin du xxe siècle par la généralisation de la publication assistée par ordinateur.
Histoire de la typographie
D’un point de vue technique, cet art a peu évolué au fil du temps. L’ensemble de la typographie est régi par un système de dimensions spéciales. L’unité est le point qui se convertit en cicéros (qui vaut douze points). Toute composition, longueur, largeur, est un multiple de points. Par exemple, vingt cicéros valent deux cent quarante points, soit approximativement neuf centimètres. On retrouve encore ces points actuellement pour donner la dimension d’un caractère d’ordinateur. On dira alors du Times corps 24 (points). Les premiers jeux de caractères étaient en bois, gravés à la main (xylographie). Rapidement, ils ont été fondus avec un alliage de plomb (80 %), d’antimoine (5 %) et d’étain (15 %) dans des matrices. L’ouvrier typographe se servait d’un composteur sur lequel il alignait les caractères, lus à l’envers, de gauche à droite, piochés dans une boîte appelée « casse ». Les caractères du haut de la casse étaient appelés les capitales (majuscules) et ceux du bas — les minuscules — les bas-de-casse.
Composteur et casse typographiques, remarquez la lecture qui s’effectue à l’envers, mais bien de gauche à droite.
Le composteur permettait d’assurer la justification de la ligne, c’est-à-dire sa longueur. Entre chaque mot, on insérait une espace (ce mot est féminin lorsqu’il désigne l’objet en plomb, de même qu’interligne, languette de plomb ou de bois s’intercalant entre les lignes) et on complétait en insérant dans certains cas des espaces fines entre les lettres afin d’en parfaire la justification. Une fois les lignes composées, on les plaçait sur une galée, maintenue en biais. Ces lignes étaient attachées avec plusieurs tours de ficelle afin de rendre solidaire l’ensemble et le déplacer plus facilement. Ce bloc de lignes appelé composition était calé dans un châssis en fonte à l’aide de coins en bois dans un premier temps, et par la suite avec des noix de serrage. Le châssis était ensuite fixé sur une presse.
La typographie a été ensuite semi-automatisée (Ludlow, composition manuelle puis fonte de la ligne-bloc) puis automatisée (Linotype, composition sur un clavier puis fonte de la ligne-bloc) afin de fondre directement les lignes composées d’un seul tenant.
Aujourd’hui encore, des ateliers de typographie existent un peu partout, car la typographie permet de faire certains petits travaux de ville (cartes de visite, papier à lettres, faire-part) à moindre coût ainsi que des découpes et rainages. Pour les besoins les plus simples1, ce sont des bornes typographiques automatiques qui assurent ces fonctions pour quelques euros.
À l’époque contemporaine, le graphisme utilise souvent les caractères typographiques comme éléments d’une œuvre artistique : affiches, compositions sur toile ou même livres.
Les typographes furent également des pionniers du mouvement ouvrier nord-américain. Le plus vieux syndicat québécois et canadien toujours existant est l’Union internationale des typos. De plus, le premier député ouvrier canadien fut le typographe Alphonse-Télesphore Lépine.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Typographie