Cet écran est « cliché » soit, jusqu’à il y a quelques années encore, par des méthodes manuelles, soit surtout main,tenant par des méthodes photochimiques dites directes ou indirectes, de telle façon que les mailles du tissu soient obturées dans les endroits qui ne doivent pas être imprimés et ouvertes dans les parties de dessin qui doivent être reproduites.
Sous cet écran ainsi cliché, on place, manuellement ou automatiquement, le support, à pàlat ou en volume, destiné à recevoir l’impression.
L’encre, déposée sur le dessus de l’écran l’intérieur du cadre, est mise en contact avec le support à imprimer à travers les mailles ouvertes de l’écran à l’aide de la racle (lame de polyuréthanne montée sur métal) déplacée et appuyée sur la surface de l’écran.
L’opération manuelle ou mécanique est recommencée autant de fois qu’il y a de supports à imprimer et autant de fois qu’il y a de couleurs après séchage de chacune des couleurs précédentes (sauf en ce qui concerne l’impression textile qui se fait le plus souvent « humide sur humide », c’est-à-dire sans séchage intermédiaire).
On ne peut pas empiler immédiatement les supports imprimés les uns sur les autres, ils doivent auparavant être séchés sur des claies à l’air libre ou par des moyens de séchage dits « forcés », pour les encres aqueuses ou à solvants, ou par polymérisation pour les encres UV (à polymérisation par rayonnement ultraviolets ).
Des applications sans limites
On peut imprimer avec des encres mates, brillantes, fluorescentes, phosphorescentes, transparentes ou opaques, photochromiques ou thermo-chromiques, luminescentes, voire invisibles en lumière normale, sur pratiquement n’importe quel support papier, carton, métal, pratiquement tous les plastiques, les textiles, le verre, les céramiques, le bois, le cuir, le liège, en décalcomanie ou en transfert sur des supports par ailleurs de toutes tailles, de toutes formes, plats, cylindriques, coniques, ovalisés … On peut imprimer autant de couleurs que l’on désire aussi bien sur des supports colorés ou noirs que sur des supports blancs ou clairs : on peut imprimer en couleurs en à plat, mais aussi en tri-, quadrichromie et plus parfois, c’est-à-dire avec des nuances reproduisant par juxtaposition et superposition de points réguliers ou irréguliers, pratiquement des millions de couleurs en demi-teintes.
On peut aussi utiliser la sérigraphie :
soit comme partie de fabrication. Ainsi dans l’application d’adhésifs pour flockage ou autres agents chimiques sur plastique, de laque de protection ou de « résist » de soudure en vue de l’attaque de métaux à l’acide (surtout pour les circuits imprimés) dans la décoration de cadrans (de voiture par exemple), rubans de défilement de chiffres, platines et faces avant ou arrière, membranes contacts. graduations de précision, circuits souples, etc, etc …
soit aussi comme marquage ou décoration. Et pour tellement d’applications que les énumérer est superfétatoire ! On peut l’appliquer à des reproductions d’une très grande finesse de dessin – technique ou artistique - aussi bien que de grands aplats de couleurs. Cette immense variété de possibilités et de supports oblige évidemment à utiliser une grande diversité d’encres et de produits ce qui nécessite souvent de solides connaissances en physique et en chimie entre autres, surtout quand on aborde des technologies comme celle de l’impression avec des encres UV.
La diversité des presses d’impression en sérigraphie, liée à celle des applications, est proprement fabuleuse, surtout dans le domaine industriel où l’on en arrive à construire des machines pouvant imprimer des objets bien déterminés, et la machine à imprimer des bouteilles ne peut pas servir à imprimer des tubes de rouge à lèvres, des … chaussettes ou des Cds.
Même dans le domaine de l’impression sur des supports plans, il existe des machines semi-automatiques ou entièrement automatiques, fonctionnant sur des principes divers : mécaniques, pneumatiques, électromagnétiques, ou électro-pneumatique, etc … des tables d’impression manuelle, « une main », des presses multi-couleurs souvent en très grands formats, des procédés très variés de séchage et de polymérisation des encres, etc.
Les méthodes de clichage, bien que basées à priori sur le même principe : « maille ouverte ou obturée », sont très nombreuses et très différentes. La sérigraphie est donc une technique dont, comme beaucoup de techniques, les principes sont simples, mais les développements et applications très complexes.
En conclusion on peut dire schématiquement que la sérigraphie est une technique qui peut être utilisée : dans les arts graphiques, - dans la décoration, - dans beaucoup d’industries – textile, électronique, verre et céramique, etc. - comme procédé de marquage ou de signalétique ou encore comme partie de fabrication et dans la création artistique.
Et l’on trouve sans cesse de nouvelles applications de ce procédé de « dépôt d’encres ou de produits » d’une si merveilleuse souplesse.